Ce post sera le dernier que je publierai sur ce blog. J’ai joué à un jeu dangereux, sans même m’en rendre compte. Et j’ai perdu. Je vide mon sac, une dernière fois.

J’ai toujours pensé que les mots que j’écris étaient ma plus grande arme pour affronter la vie. Pour me réjouir, m’indigner, espérer, tempêter, tempérer, débattre, exposer, rêver, comme je le disais dans mon prélude. Pour amuser aussi. Je n’avais pas mesuré leur puissance. Je n’avais jamais pensé aux dommages collatéraux qu’ils pouvaient causer. Jusqu’à ce que la bombe à retardement m’explose au visage, m’éclabousse de honte poisseuse et me perce de remords cuisants. Aujourd’hui pourtant, je veux me dire qu’une fois encore je peux compter sur eux pour conclure, tirer ma révérence. Les coucher une dernière fois sur ma page internet comme si je déposais les armes.

Je croyais être à l’abri, protégée par mon humour, mes exagérations, l’évidence que ce que je racontais n’était pas à prendre au sérieux, par un semblant de pseudonyme, par la « liberté d’expression », par les noms que je tais… Mais ma carapace a volé en éclat. J’avais oublié. Oublié que l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, pas n’importe comment. Oublié que ce qui en fera rire certains en blessera profondément d’autres. Oublié que ma liberté d’expression s’arrête là ou commence le respect d’autrui. Oublié la puissance d’Internet ou rien ne demeure jamais caché mais où tout est un jour dévoilé, exhibé, démasqué.

Il est des choses de la vie qu’on ne pense jamais, au grand jamais, pouvoir vous arriver… Jusqu’au jour où elles arrivent et on se demande alors comment on a pu être stupide, aveugle et inconscient au point de ne pas voir qu’il était évident qu’elles arriveraient un jour.

Les leçons de la vie sont parfois brutales mais elles nous font avancer, et quelle que soit la nouvelle direction empruntée, je reste convaincue que le renouveau est au coin de la rue. Ce n’est pas parce qu’une page, web ou autre, se tourne qu’il n’y en aura pas des dizaines de plus à noircir. Un nouveau blog verra le jour, dont j’apprendrai de nouvelles choses, ou je ferai sans doute de nouvelles erreurs dont je tirerai de nouvelles leçons mais qui continuera je l’espère à m’amuser tout autant que vous. En attendant je vous remercie du fond du cœur, chers lecteurs, de m’avoir accompagnée sur cette route qui atteint aujourd’hui la croisée des chemins.

A bientôt,

Sabine

This post will be the last one I’ll publish on this blog. I have played a dangerous game, I wasn’t even aware of it. And I have lost.

I have always felt that the words I write were my greatest weapon to affront life. To be delighted, to be indignant, to hope, to storm, to soothe, to debate, to expose, to dream. To amuse also. I had never measured their power. I had never thought of the collateral damages they could cause. Until the time bomb exploded to my face, splashing me with sticky shame and piercing me with painful remorse. Yet today I want to think I can still count on them to come to the conclusion, to get closure. To inscribe them one last time on this web page, as if I was laying down my weapons.

I thought I was under cover, protected by my humor, my exaggerations, the obviousness that what I wrote wasn’t to be taken seriously, by some kind of pseudonym, by “freedom of expression”, by names I was keeping silent… But my armor smashed into pieces. I had forgotten. Forgotten that we can laugh at everything but not with anyone, not any which way. Forgotten that what will make some laugh will deeply hurt others. Forgotten that my freedom of expression stops or the other’s respect. Forgotten that Internet is powerful and that nothing remains hidden but everything ends up being revealed, exposed, unmasked.

There are things in life you think could never ever happen one day… Until they do happen and then you ask yourself how you can have been so foolish, blind and reckless to not see it was obvious they would happen sometime.

Lessons taught by life can be brutal but they make us move on and whatever the new direction is, I’m still convinced that revival is just one street corner away. It’s not because you put something behind you that there aren’t still plenty ahead. A new blog will be born from which I’ll make new mistakes, learn new lessons and that will, hopefully, keep me and you amused. In the mean time I thank you with all my heart, dear readers, for having been on my side all along the way that now has reached the crossroad.

I’ll see you soon,

Sabine

Laisser un commentaire